Musique arabo-andalouse : la nouba et la çanâa
14 & 15 DECEMBRE 2024
OBJECTIFS
Beihdja RAHAL vous invite à une immersion dans le répertoire de la Nouba, partie intégrante du patrimoine musical algérien, et plus spécifiquement dans la musique çanaâ. Cette formation constitue une première approche de la musique arabo-andalouse, dont les origines remontent à la chute de Grenade et l’installation des Arabes en Afrique du Nord. Cet héritage a donné naissance à trois grandes écoles musicales au Maghreb : l’école de Constantine (Malouf), l’école de Tlemcen (Gharnati), et l’école d’Alger (çanaâ).
CONTENU GÉNÉRAL
- Histoire et héritage : Exploration des racines historiques de la musique arabo-andalouse et de son développement dans les différentes régions algériennes.
- Structure de la Nouba : Initiation à la suite musicale de la Nouba, qui se compose de cinq mouvements progressant du plus lent au plus rapide : Mceddar / Btaïhi / Derdj / Insiraf / Khlass
- Textes chantés : Étude des textes poétiques chantés en arabe classique (Mouwachah) et parfois en arabe parlé de l’époque (Zadjel).
- Modalité et improvisation : Découverte des modes musicaux utilisés dans la çanaâ, un genre modal où l’interprétation et l’improvisation jouent un rôle central.
- Répertoire élargi : Analyse des répertoires de la Nouba, des inqilabate, ainsi que des éléments de la musique populaire et religieuse qui enrichissent la tradition musicale algérienne.
- Interprétation et sauvegarde : Réflexion sur les défis de la préservation de cette musique, marquée à la fois par des moyens de transmission parfois précaires, mais aussi par des traits de génie souvent sous-exploités, offrant ainsi un vaste terrain d’exploration artistique.
Cette formation permet de découvrir et de s’imprégner de l’art subtil de la musique çanaâ, un genre qui représente une des richesses majeures du patrimoine culturel algérien, où tradition et interprétation se mêlent.
Horaires :
Groupe 1 : 09h30 / 12h30 & 14h30 / 16h30
Groupe 2 : 14h30 / 19h30
CONDITIONS DE PARTICIPATION
Atelier en direction des enfants. Ouvert également aux adultes.
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BIOGRAPHIE
Rarement interprète du répertoire andalou, maîtrisant également l’’aroubi et le hawzi, n’aura mis autant de passion dans l’exercice de son art. Pourtant, initialement, Beihdja Rahal, née à Alger, n’avait pas envisagé une carrière artistique. En 1974, sa mère l’inscrit, en même temps que ses frères et sœurs au conservatoire. Certains ont choisi le piano comme instrument, car il y en avait un à la maison, Beihdja a préféré la mandoline pour des raisons pratiques. Au conservatoire, elle choisit l’andalou comme discipline et elle côtoie les maîtres Abderrezak Fakhardji, Mohamed Khaznadji et Zoubir Kakachi. En 1982, elle rejoint la fameuse association El Fakhardjia et, dans la foulée, en avril de la même année, elle effectue ses premiers pas scéniques à l’Opéra d’Alger, où elle se distingue par l’interprétation d’un long solo de la nouba hsine.
En 1983, feu Maître Abderrezak Fakhardji, la choisit pour interpréter une nouba dans le mode rasd eddil dirigée par le Cheikh Hamidou Djaïdir, lors d’un concert donné à Alger, diffusé également à la télévision algérienne.
Co-fondatrice de l’association musicale Essoundoussia en 1986, Beihdja participe, un an plus tard, à la production de quatre des cinq enregistrements d’une collection éditée par l’association. En 1992, elle décide de s’installer à Paris pour suivre une spécialité. Finalement, c’est en France qu’elle matérialisera ses projets musicaux avec un premier enregistrement Zidane en 1995, un deuxième Mezmoum en 1997, puis un troisième volet consacré au Rasd en 1999. A partir de l’an 2000, elle travaille davantage en Algérie et se produit pour la première fois sous son nom. Il est vrai qu’elle y a trouvé un contexte plus favorable : un choix plus important de musiciens et d’instruments traditionnels. Encouragée par l’accueil exceptionnel du public, Beihdja s’investit à fond dans son ouvrage, réalisant, en dix ans, où elle s’est privée de vacances et de repos, le tour de force de mettre « en boîte » les douze noubas de l’école algéroise la çanaâ.
Forte d’un enseignement théorique poussé et douée d’un talent exceptionnel, Beihdja Rahal rayonne dans l’interprétation du mode andalou, ce style musical classique qui ne vaut précisément que par l’authenticité et la pureté de son jeu. L’andalou se joue forcément avec des instruments traditionnels tels que le târ la derbouka, le ‘ud, le violon, la kouitra et son exécution impose le respect total de ses règles, de son harmonie, de ses rythmes et de sa ligne mélodique. Son interprétation exige de la chaleur, de l’âme et du sentiment. Celle qu’en propose Beihdja Rahal dégage une atmosphère émotionnelle qui a comblé le public à chacune de ses apparitions en Europe et dans le monde.
Depuis plus d’une vingtaine d’années, et dans un souci de sauvegarde de ce patrimoine classique, elle donne des cours de musique et de chant à Paris. Les enfants sont sa priorité, ils sont la relève de demain. Elle a aussi créé son association Rythmeharmonie, où elle assure des cours de chant et d’instrument à des adultes, amateurs et professionnels.
En 2015, et suite à la demande de son directeur, elle a dirigé l’orchestre musical andalou du centre culturel algérien de Paris. Depuis septembre 2023, elle assure des masterclass à l’académie de musique d’Alger ACIMA.
Avec Saadane Benbabaali, professeur de littérature arabe et spécialiste du muwashah andalou, elle co-écrit deux ouvrages La plume, la voix et le plectre, en 2008 et La joie des âmes dans la splendeur des paradis andalous, en 2010.
Kamel Bouchama vient de lui consacrer un ouvrage entier qu’ils ont présenté au SILA 2018 à Alger, Beihdja Rahal, la félicité du répertoire andalou.
L’andalou est ici porté à son firmament par la voix cristalline et l’orchestre enchanteur de la première dame ayant enregistré les douze modes de la musique classique arabo-andalouse, une première dans l’histoire de cet art, jusque-là chasse gardée des hommes. Beihdja n’entend pas s’arrêter en si bon chemin, comme en témoigne sa discographie : Avec un 2ème tour des douze noubas, elle est à son 29ème album. Ils sont tous, à présent, disponibles en streaming.
En concert, Beihdja Rahal à la kouitra, est accompagnée de 4 musiciens exceptionnels jouant du ‘oud, alto, mandoline et derbouka.