SUNOK KANG

« Jakbeop (作法) » ou la Danse du papillon
Rituel Boudhiste – COREE DU SUD
Du 30 juin au 4 juillet 2025

 

CONTEXTE

Le Yeongsanjae est un rituel bouddhiste coréen d’une grande importance, destiné à honorer et à libérer les âmes des défunts en leur permettant de sortir du cycle des renaissances (samsara) pour atteindre le nirvana. Ce rituel trouve ses origines dans la prédication du Bouddha Shakyamuni sur la montagne sacrée de Vulture Peak (Yeongchuksan), d’où il tire son nom. Le Yeongsanjae comprend plusieurs étapes cérémonielles, telles que des chants rituels (Beompae), des prières, des offrandes de nourriture et des danses sacrées, dont la célèbre danse du papillon (Nabi Chum) et le Bara Chum. Ces danses symbolisent le processus de libération spirituelle et la diffusion du Dharma, la loi bouddhiste. Le rituel se déroule dans un cadre solennel et s’adresse non seulement aux défunts, mais aussi aux vivants, leur permettant de méditer sur les enseignements du Bouddha, la vie, et la mort.

Le Yeongsanjae est reconnu comme un patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO depuis 2009, en raison de sa grande valeur spirituelle, artistique et culturelle dans la tradition bouddhiste coréenne.

PRESENTATION DE LA DANSE DU PAPILLON (NABI CHUM)

Le Nabi Chum (나비춤), ou danse du papillon, est une danse rituelle bouddhiste coréenne exécutée principalement lors de cérémonies religieuses comme le Yeongsanjae. C’est l’une des danses les plus emblématiques et spirituellement significatives du bouddhisme coréen.

Signification symbolique :
Le Nabi Chum imite les mouvements gracieux d’un papillon, un symbole de transformation et de libération spirituelle dans de nombreuses cultures, y compris le bouddhisme. Dans ce contexte, le papillon représente l’âme se détachant des contraintes terrestres pour s’élever vers un état d’illumination et de paix spirituelle, soit le nirvana. Cette danse est donc perçue comme une métaphore du passage de l’âme des défunts du monde matériel vers le monde spirituel.

Caractéristiques de la danse :
– Mouvements lents et gracieux : Les danseurs, souvent des moines ou des nonnes bouddhistes, réalisent des mouvements fluides et contrôlés, évoquant la légèreté d’un papillon en vol. Ces mouvements sont dépourvus de toute précipitation, symbolisant la sérénité et la paix.
– Costume : Les danseurs portent des robes traditionnelles (jangsam), souvent blanches ou dans des couleurs douces, symbolisant la pureté et la spiritualité.
– Cadre rituel : Le Nabi Chum n’est pas une simple performance artistique. Elle fait partie intégrante du rituel religieux, où elle est perçue comme une offrande spirituelle à Bouddha. Elle se déroule en général dans un environnement sacré, et les danseurs effectuent leurs mouvements avec une profonde concentration, en accord avec la solennité du moment.

Rôle dans les rituels :
Le Nabi Chum est exécuté pour aider à purifier l’espace sacré et à guider les âmes des défunts vers l’illumination. Les mouvements de la danse, associés à des chants bouddhistes (Beompae) et à d’autres rituels, participent à la création d’un environnement harmonieux propice à la prière et à la méditation.

En résumé, le Nabi Chum est bien plus qu’une danse, c’est un acte de prière en mouvement qui incarne la libération spirituelle et la recherche d’harmonie entre le corps et l’esprit dans le cadre des rituels bouddhistes coréens.

OBJECTIF

L’objectif de cette master-class est de s’initier à ses gestes mesurés et maîtrisés revêtant une signification religieuse profonde, incarnant à la fois solennité et harmonie, et créant ainsi une esthétique empreinte de gravité et de grâce. Cette danse s’inspire des cinq éléments de la nature brahmanique énoncés dans le Jang-A-Hamgyeong, à savoir la rectitude, l’élégance, la clarté, la profondeur et l’ampleur. Tour à tour nous aborderons les mouvements rituels du Jakbeopmu, notamment 

  • Jeongjik symbolise l’intégrité et le redressement du corps, exprimant la droiture spirituelle.
  • Hwa-a fait référence à des gestes harmonieux et élégants, qui manifestent la beauté intérieure du rituel.
  • Cheoncheol évoque des mouvements simples, purs et non ornés, représentant la clarté spirituelle.
  • Simman désigne des mouvements profonds et complets, traduisant l’intensité et la plénitude des intentions religieuses.
  • Jupyeon-wonmun symbolise l’ouverture et l’ampleur des mouvements, représentant la vaste portée du Dharma bouddhique.

La danse du papillon symbolise la loi bouddhique à travers ses actions et ses mouvements. On peut donc dire qu’il s’agit de la danse la plus importante parmi les danses rituelles bouddhistes.

CONTENU PEDAGOGIQUE

1 – Durant cette master-class, les participants exploreront diverses méthodes et chorégraphies traditionnelles bouddhistes, chacune portant une signification spirituelle et artistique profonde. Parmi les pratiques abordées, nous étudierons :

  • La méthode de composition du verset Dojang : Exploration des gestes liés à l’espace sacré, symbolisant l’établissement du lieu rituel.
  • La méthode de composition du verset du Thé : Gestes raffinés accompagnant l’offrande du thé, symbole de purification et de méditation.
  • La méthode de composition des Quatre Directions du Corps : Une danse représentant l’unité du corps et de l’esprit en harmonisant les quatre points cardinaux.
  • La méthode de composition du verset Jeongrye : Mouvement associé à la récitation d’un verset rituel, illustrant la dévotion et la concentration.
  • La méthode de composition du verset de la Fleur d’Encens : Gestes élégants incarnant l’offrande d’encens, symbolisant la purification de l’esprit.
  • La méthode de composition du verset Unsim : Technique centrée sur la conscience intérieure et l’harmonie avec soi-même.
  • La méthode de composition de l’Enfer de la Souffrance : Danse symbolique illustrant la souffrance et le chemin de la libération spirituelle.
  • La méthode de prise de refuge dans Bouddha : Mouvements représentant l’engagement spirituel et la recherche de guidance auprès du Bouddha.
  • La méthode de prise de mandala : Gestes rituels alignés sur la création d’un mandala, symbole de l’univers et de l’éveil.
  • La méthode de prise de sutras : Danse accompagnant la récitation des textes sacrés bouddhistes, vecteurs de sagesse.
  • La méthode de prise de refuge dans les Trois Joyaux : Une pratique gestuelle symbolisant la dévotion envers le Bouddha, le Dharma et la Sangha.
  • La méthode de louange de la pivoine : Célébration de la beauté éphémère de la vie à travers des gestes gracieux inspirés par la pivoine.
  • La méthode de prise des kalpas à longue distance : Mouvement symbolisant l’éternité du temps et la patience dans le chemin spirituel.
  • La méthode de prise des cinq offrandes : Exploration des gestes liés aux cinq offrandes principales, symbolisant la générosité et la gratitude.

Ces méthodes mettent en lumière les danses rituelles comme des actes spirituels profonds, alliant mouvement, méditation et prière. Chaque méthode étudiée dans cette master-class permettra aux participants d’appréhender les subtilités de la danse bouddhiste et d’en saisir toute la portée philosophique et spirituelle.

2 – Cette formation s’accompagnera par des chants bouddhistes mais également par le maniement des éléments :
Le Taejing (태징) : Un grand gong en métal utilisé dans les rituels bouddhistes. Son son profond et résonant symbolise la diffusion du Dharma (les enseignements du Bouddha) à travers l’univers. Il est souvent joué pour marquer des moments importants dans la cérémonie.
Le Moktak (목탁) : Un instrument en bois en forme de poisson ou de coquillage, utilisé pour rythmer les chants bouddhistes. Le son répétitif du moktak aide les moines et les pratiquants à se concentrer pendant les récitations et les prières.
Le Buk (북) : Un tambour utilisé dans les rituels bouddhistes. Son battement régulier accompagne les chants et les danses rituelles, renforçant l’atmosphère méditative et sacrée.

Ces instruments jouent un rôle central dans la création d’une ambiance propice à la méditation et à la prière dans les cérémonies bouddhistes.

3 – Les mouvements suivants feront l’objet d’un enseignement approfondi :
– Les mouvements clés de la danse incluent la révérence à demi-corps et la rotation des pieds en forme de T, symbolisant respect et humilité.
– La danse se caractérise par l’absence quasi totale de mouvements rapides. Les épaules et la tête bougent à peine, conférant à la chorégraphie une grande douceur et une quiétude. Chaque geste est soigneusement exécuté dans un espace restreint (généralement limité à un pas), renforçant l’attention et le respect des danseurs. En général, la danse est interprétée par deux ou quatre personnes.
La première étape de l’apprentissage de la danse du papillon est le Doryang Gejakbeop. Ce mouvement est fondamental, car il est souvent intégré dans la danse du papillon lors des Yojap (繞匝 : déplacement circulaire autour du Bouddha en tant que centre). Le Doryang Ge Nabi est le plus complexe et complet des mouvements de la danse du papillon. Ainsi, maîtriser cette chorégraphie permet d’aborder les autres séquences avec aisance, en suivant simplement l’ordre des mouvements.
– Le Doryang Gejakbeop comporte huit mouvements distincts, chacun ayant une signification spirituelle et symbolique profonde.

Puisque cette danse symbolise la loi bouddhique, ses costumes revêtent une signification particulière, se distinguant des autres danses. Le Jangsam (長衫) est porté sous la kasa (袈裟) et est généralement confectionné dans un tissu blanc uni. La longueur du corps et celle des manches sont identiques, tandis qu’une corde en brocart rouge, mesurant environ 2 cm de large, est attachée au centre de la ceinture. Cette corde, cousue directement sur le vêtement, est appelée « doltti ». La fente située sous l’aisselle est nommée « dang-aji ».

En déployant les pans avant du costume sur les côtés, on peut observer qu’il est divisé en huit sections, appelées « palgeumgang ». De plus, le « daeryeong » est une magnifique pièce de soie d’environ 20 cm de large, attachée à l’avant de la poitrine à l’aide d’une corde rouge. La longueur du daeryeong doit descendre des épaules jusqu’aux orteils, ajoutant grâce et majesté à l’ensemble du costume.

CONDITIONS DE PARTICIPATION

Cette formation se déroulera en anglais, il est donc important de posséder une bonne maîtrise de la langue.
Prérequis : Ouverte à tous, sans limite d’âge, aucun niveau d’éducation ou d’expérience préalable requis.

INSCRIVEZ-VOUS SANS PLUS TARDER
• Date limite de demande de prise en charge : 30/05/2025 •
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BIOGRAPHIE DE DR KANG SUN-OK

Née en 1974, Dr. Kang Sun-ok danse depuis l’âge de 9 ans. Elle a obtenu une licence en danse coréenne, puis une maîtrise en éducation physique pour les personnes en situation de handicap. Elle a ensuite décroché un doctorat en philosophie de l’éducation physique.

Ses travaux académiques, tant au niveau de son master que de son doctorat, se concentrent principalement sur l’amélioration qualitative de la vie à travers le mouvement corporel (danse) pour les personnes handicapées et les personnes âgées. Elle a enseigné pendant 12 ans à des étudiants de premier et deuxième cycles à l’Université Ewha Womans, la première université pour femmes en Asie, riche de plus de 100 ans d’histoire. Elle enseigne actuellement la psychothérapie par l’art à l’Université Shinhan en Corée.

Les personnes handicapées et les personnes âgées partagent un point commun : leurs mouvements corporels sont souvent entravés ou limités. Toutefois, ces deux groupes restent des êtres humains à part entière, membres de la même société, influencés par les environnements historiques et culturels propres à chaque contexte. Partant de cette idée, elle poursuit ses recherches et dispense des formations démontrant que les personnes handicapées et les personnes âgées peuvent bénéficier d’un traitement psychologique et physique plus efficace à travers les arts traditionnels.

En particulier, Dr. Kang explore la philosophie bouddhiste et l’art bouddhique, considérés comme les sommets de la pensée philosophique. À travers la danse bouddhiste coréenne, notamment la danse du papillon et le Bara chum, des formes d’art uniques et porteuses de valeur philosophique, elle œuvre pour élever la valeur de la vie humaine à l’échelle mondiale. Pour elle, la danse bouddhiste dépasse le simple cadre de la danse : c’est une prière profonde pour la vie et un moyen de formation personnelle permettant de mieux comprendre l’univers et soi-même.

Dr. Kang a publié environ 30 articles scientifiques et a donné de nombreuses conférences à travers le monde. Elle est également professeure invitée à l’Académie de danse de Pékin, à l’Académie des arts de Bali en Indonésie, ainsi qu’à l’Académie de chorégraphie d’Ouzbékistan. Chaque année, elle participe à 6 à 10 représentations différentes.

https://www.youtube.com/watch?v=uYUpgbKwChk